C’est l’hiver… Des flocons sont en train de lentement recouvrir les routes du village d’Adaran. Il fait très froid. Personne ne sort des habitations. Seuls quelques aventuriers parcourent encore le royaume du Destin en cette saison. Le vent souffle… Il s’engouffre partout et fait frissonner tout le monde. Le ciel est très sombre. Certains prédisent une tempête phénoménale pour le soir même.
Adaran, ce magnifique village, semble endormi. Parfois, dans l’artère principale, on voit pointer une ou deux têtes… Dans les autres ruelles, on ne voit personne. Ni un homme ni un animal ne semble présent. C’est un hiver comme un autre… Enfin, presque…
Le soir arrive. Le vent redouble d’intensité, il neige de plus en plus… On ne voit même plus l’autre côté de la route. Plus rien ne bouge. On entrevoit juste les lumières dans les maisons bordant la route. Soudain, une ombre apparaît à l’entrée du village. Qui pourrait-ce être ? Qui aurait donc osé défier la tempête ?
L’ombre approche et doucement, une silhouette se dessine. C’est une femme… Personne ne l’a jamais vu. Elle avance dans l’artère principale. Autour des fenêtres, on s’est attroupé pour voir cette étrangère bravant le froid. On la regarde passer et on se demande qui elle est. On remarque ses longs cheveux blancs se fondant dans les flocons de neige. On aperçoit parfois des grands yeux bleus quand la capuche de la cape se soulève à cause du vent. On voit aussi un petit triangle sur son front… on entend aussi le bruit caractéristique d’une épée… Celle-ci doit sûrement se trouver attachée à la taille de la jeune femme sous sa cape…
Elle avance vers l’auberge… Et, elle tambourine à la porte. Sans un mot, on la laisse entrer. C’est alors, qu’elle bouge sa capuche et détache sa cape sans l’ôter. On la regarde sans oser l’aborder, on se perd dans ses yeux bleu clair, on la regarde, on se questionne… Elle, elle s’assied à une table non loin du feu. Elle sourit. On a l’impression d’être en confiance avec elle. Mais l’est-on vraiment ?
C’est alors qu’on voit un jeune homme s’approcher. C’est Aratorn. Il est grand, a des cheveux bruns et des yeux de la même couleur. On dit qu’il est l’homme le plus curieux de la région… Il s’approche et il dit de sa voix sûre et charmeuse :
- Et bien, mademoiselle, je n’ai jamais vu une femme affronter tant de dangers ! Vous êtes le courage même… Mais, vous semblez pourtant si belle et si gentille… Je me présente, Aratorn pour vous servir…
En disant cela, il prend la main de la jeune femme et lui fait un baise main. La jeune femme braque ses yeux sur lui. Elle est si peu habituée à ce genre de manière. Elle a failli lever un sourcil d’étonnement… Mais, on voit sur son visage qu’elle ne va pas se laisser faire. On entend alors sa voix douce et chaude dire :
- Merci, Aratorn, pour vos compliments… mais sachez qu’il ne faut pas se fier aux apparences… Je me présente à mon tour. Je suis Domaris Isartha, fille de Séléné Isarma et d’Endymion Asartha. Je suis guérisseuse et chevalier…
Voilà, maintenant, on sait qui elle est… On l’a sûrement appelée au village pour guérir car, les maladies sont de plus en plus présentes dans le petit village. Aratorn la regarde… Une femme chevalier ? Comme lui ? Impossible ! Ou alors, c’est une froussarde… Il sent son sang battre de plus en plus fort dans ses veines. Il sait déjà qu’il ne résistera pas…
- Je vous lance un défi, Domaris ! j’aimerai que vous vous battiez contre le meilleur guerrier de la région !
Domaris sourit. Elle va accepter… Elle le dit au jeune homme… Demain, ce sera le jour de l’affrontement. La jeune femme se dit qu’elle devra sans doute exhiber ses ailes. Puis, elle se dit « tant pis ». Après tout, il faudra quand même bien un jour ou l’autre qu’elle enlève sa cape… La soirée avance lentement. Elle reste à l’auberge… les heures qui la sépare de l’affrontement s’écoulent, s’écoulent…